La basilique Sainte-Sophie, Ayasofya en turc est célèbre dans le monde depuis des siècles !
C’est sans doute le monument le plus emblématique d’Istanbul en Turquie.
En effet, il s’agissait de la plus grande église de Constantinople, avant sa transformation en mosquée après la prise de la ville par les Ottomans en 1453.
Elle se situe dans le quartier de Sultanahmet, dans le « vieil Istanbul », non loin de la mosquée bleue, dont elle a inspiré l’architecture.
La basilique Sainte-Sophie est vraiment un « incontournable » ! Impossible de passer à Istanbul pour la première fois et ne pas la visiter… Découverte en photos, tarifs, horaires… suivez la souris ! 😉
Plan d’accès à la basilique Sainte-Sophie à Istanbul
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Comment aller à la basilique Sainte-Sophie
Pour visiter Sainte-Sophie, le plus simple est d’emprunter la ligne T1 du tramway et de descendre à l’arrêt « Sultanahmet« , à quelques centaines de mètres.
Découvrir le fonctionnement du réseau de transports à Istanbul
Tarifs de la basilique Sainte-Sophie à Istanbul
Sainte-Sophie fut reconvertie en mosquée en 2020, et de ce fait, la visite est rendue GRATUITE, comme toutes les mosquées du pays.
Horaires de la basilique Sainte-Sophie à Istanbul
Sainte-Sophie est ouverte toute la journée comme la plupart des grandes mosquées de la ville. Il faudra cependant faire attention aux heures de prière, notamment le midi et au coucher du soleil, et surtout à la prière du vendredi.
D’où vient le nom de Sainte-Sophie ?
Le nom de Sainte-Sophie vient du grec Hagia Sophia, signifiant « sagesse divine ».
Il fut repris par les Ottomans sous le nom de Aya Sofya. Et non, au final, rien à voir avec une sainte humaine !
Un peu d’histoire…
Avant de commencer la visite (virtuelle), voici quelques infos (en résumé, pour le reste, wikipedia est votre ami ! ).
L’origine de Saint-Sophie
Une première basilique fut édifiée à cet endroit au IVe siècle selon le souhait de l’empereur Constantin, le premier empereur chrétien.
Ce fut la première basilique chrétienne du monde ! Cet édifice brûla lors d’une émeute en 404.
La deuxième basilique perdura pendant un siècle avant de subir un sort quelque peu similaire le 13 janvier 532 lors d’une autre révolte.
Quelques vestiges de cette période subsistent et sont visibles dans la cour du bâtiment actuel.
C’est ensuite l’empereur Justinien en personne qui pose la première pierre du nouvel édifice, celui qu’on voit aujourd’hui.
Le chantier fut colossal, il s’agissait de la plus grande église jamais construite au monde ! Il fallait en mettre plein la vue (et oui, déjà !).
Des richesses de tout l’empire furent apportées. Sa constructions ruina presque l’empire !
Sainte-Sophie est le premier exemple de ce qu’on nomme aujourd’hui l’art byzantin et inspira de nombreuses églises… et mosquées !
La coupole de la basilique Sainte-Sophie est encore aujourd’hui la plus grande du monde. L’originale ne résista pas aux différents séismes et dut être reconstruite en version plus légère.
L’édifice dut d’ailleurs plusieurs fois être renforcé par des contreforts extérieurs qui malheureusement le rendent un peu lourd et portent atteinte à son élégance…
1453 : la conversion en mosquée
La basilique Sainte-Sophie fut convertie en mosquée le soir même de la prise de la ville par les forces ottomanes.
Les magnifiques mosaïques qui l’ornaient furent recouvertes, car dans l’Islam il est interdit de représenter des êtres vivants dans les lieux de culte.
Plusieurs éléments furent donc ajoutés au fil du temps :
- Les minarets
- Le minbar (chaire de prêche pour l’imam)
- Le mihrab (niche indiquant la direction de la Mecque vers laquelle prier)
- Un gigantesque lustre suspendu
- Des jarres en marbre
- Plus tard la galerie du sultan
- Une bibliothèque
- Des panneaux calligraphiés
1934 : la conversion en musée
C’est Atatürk qui décida de transformer la basilique Sainte-Sophie en musée, qui fut inauguré en 1934.
Peu avant sa conversion en musée, un partie des mosaïques furent remises au jour.
Mais malheureusement on n’en voit aujourd’hui que très peu…
Il est cependant important de comprendre que lors de la prise de la ville, Sainte-Sophie n’était déjà plus que l’ombre d’elle-même.
La basilique était loin de sa richesse passée, à l’image de l’Empire byzantin en déliquescence…
La visite de la basilique Sainte-Sophie propose donc un détonnant mélange entre art chrétien et musulman…
Dans le même genre, mais inversé (mosquée reconvertie en église) on peut citer la mosquée-cathédrale de Cordoue (toujours un lieu de culte).
2020 : de nouveau une mosquée
Dans les tiroirs d’Erdoǧan depuis plusieurs années, Sainte-Sophie redevint une mosquée le 10 juillet 2020.
Conséquences positives : le cout d’entrée désormais gratuit (et c’était plutôt cher avant !), de plus larges horaires d’ouverture.
Conséquences négatives : il est désormais plus compliqué d’admirer les détails et circuler dans la monument, le centre étant réservé à la prière.
Le sol en marbre est également caché par des tapis. Pour le reste, je me garderai bien de juger les décisions du gouvernement turc, l’Histoire le fera pour moi.
L’extérieur de la basilique Sainte-Sophie à Istanbul
Reconnaissable de loin avec ses coupoles et contreforts, la basilique Sainte-Sophie constitue désormais un des symboles de la ville d’Istanbul !
À la basilique chrétienne furent rajoutés quatre minarets après sa conversion en mosquée.
Dans la cour intérieure se trouve désormais une fontaine alors utilisée pour les ablutions avant la prière. Car l’Islam exige d’être propre pour se présenter devant Dieu.
Dans la cour côté ouest on retrouve quelques vestiges de l’époque byzantine et notamment de la seconde basilique (voir plus haut).
Le baptistère existant fut converti en mausolée, et d’autres furent ajoutés pour servir de tombeaux royaux. Ces derniers font partie du musée et se visitent gratuitement, avec une entrée à part (voir plus bas).
Visite de l’intérieur de la basilique Sainte-Sophie à Istanbul
Avant de pénétrer Sainte-Sophie, gardez en tête qu’il s’agit désormais d’un lieu de culte.
Comme pour les autres mosquées, il faut enlever ses chaussures avant la visite, et pour les dames, se couvrir la tête et les jambes. Vous trouverez ce qu’il faut à l’entrée.
Bien sûr, le respect de ce lieu et des fidèles va de soi, et il vous sera demandé de ne pas faire trop de bruit.
L’exonarthex et le narthex de Sainte-Sophie
Dans les églises byzantines le narthex est un porche d’entrée, l’exonarthex un autre porche situé avant le narthex (assez clair ?).
Ici l’exonarthex est plutôt simple alors que le narthex est richement décoré de marbres.
À la sortie de la basilique Sainte-Sophie (dans le sens de la visite), on remarque une magnifique mosaïque restaurée datant de 1044.
Elle représente la Vierge et l’Enfant, entourés des empereurs Justinien et Constantin, offrant la maquette de la ville et celle de Sainte-Sophie.
La galerie supérieure de Sainte-Sophie
Réservée à l’empereur et ses proches, on y accède par une porte tout au fond du narthex.
Ça grimpe, mais heureusement pas d’escaliers, juste une longue pente en spirale ! De là, une vue superbe sur la nef !
Malheureusement la vue était quelque peu gâchée par des échafaudages en cachant une partie. Et oui, comme presque tous les sites touristiques de la ville…
Bon à savoir : en 2021, l’étage est fermé pour travaux.
On peut faire le tour de la galerie et découvrir les quelques mosaïques encore présentes :
- Celle de la déisis, datant de 1261, où la Vierge et saint Jean-Baptiste implorent le Christ pour laver les péchés de l’humanité lors du Jugement dernier.
- La mosaïque des Comnène (1121), représentant la Vierge avec le Christ sur ses genoux, l’empereur Jean II Comnène et l’impératrice Irène de Hongrie à ses côtés. Leur fils Alexis, mort de la tuberculose, est représenté sur le pilier droit.
- Mosaïque de l’impératrice Zoé, du XIe siècle, représentant le Christ Pancréator (en majesté) avec à ses côté l’impératrice et un de ses maris, Constantin IX. Les visages ne sont certainement pas d’origine et c’est sûrement celui du mari de l’impératrice qui était d’abord représenté.
On notera la vue plongeant sur la nef, le minbar et les panneaux calligraphiés de l’époque ottomane transcrivant le nom d’Allah, du Prophète et des quatre premiers califes (XIXe siècle).
La galerie permet également d’observer de plus près certains détails. Comme la coupole, la mosaïque de l’ange Gabriel et les mosaïques situées sur le tympan nord, très en hauteur, (devant les échafaudages…) représentant des saints.
Notez également la porte en marbre, qui séparait à l’origine les appartements de l’empereur (et oui, il avait ses appartements dans la basilique !)
Les motifs géométriques ornant les plafonds de la galerie sont d’origine byzantine.
C’est dans la galerie supérieure que se trouvait la loge de l’impératrice. En effet, la femme de l’empereur et ses dames de compagnie assistaient ici aux cérémonies.
La partie basse de Sainte-Sophie
Après la galerie supérieure, redescendons directement dans la basilique-mosquée.
Lors de la descente, ne manquez pas les panneaux de céramique d’Iznik du XVIe siècle ! Bel ajout…
Au centre de la nef, on se rend compte de son immensité ! Sa coupole culmine à 55 m de haut !
De là on peut voir la mosaïque de la Vierge qui se trouve dans l’abside, et les séraphins se trouvant sur les piliers qui soutiennent la coupole.
Seul un a retrouvé son visage… Hum, il n’a pas l’air très content !
Autres éléments à voir dans la partie basse
On peut également voir de plus près le minbar, le mihrab, la loge du muezzin (enfin, bâchée pour travaux) et la nouvelle galerie du sultan.
Bien sûr, il n’allait quand même pas se mêler à la plèbe ! Elle fut ajoutée au XIXe siècle sous le règne du sultan Abdülmecid.
Au centre, sur le sol marbre, se trouve l’Omphalos. C’est là que les empereurs byzantins se faisaient couronner. Très symbolique, donc !
Plusieurs jarres de marbre ornent la nef. Elles datent de la période hellénistique (vers le IVe siècle avant notre ère) et furent ramenées de Pergame par le sultan Murad III à la fin du XVIe siècle.
Elles étaient utilisées à certaines occasions pour distribuer de l’eau ou du sherbet (boisson ottomane rafraîchissante).
Sur une des nefs latérales, on remarque l’ancienne bibliothèque du sultan Mahmud Ier (fermée au public) ainsi que plusieurs panneaux de calligraphies.
Nous avons pu faire connaissance avec Gli, la chatte de Sainte-Sophie.
Elle fut caressée par le président Obama en personne lors de sa visite en 2008 à Istanbul, et est devenue célèbre dans le monde entier !
Et oui, même là je ne peux être tranquille et je risque ma vie ! Trop de chats dans cette ville…
Hélas, Gli a quitté ce monde en 2020 pour rejoindre le paradis des chats…
Si possible, remarquez la « colonne suante« , qui aurait guéri l’empereur Constantin de sa maladie.
Elle est devenue un lieu de pèlerinage, ce qui aurait entraîné la création d’un trou dans le marbre. On peut aujourd’hui y passer un doigt et faire un vœu…
Même si ce lieu est mythique et mérite d’être vu, on déplore quand même l’état dans lequel il se trouve… En effet il y a bien besoin de coups de peinture ! On a du mal à en percevoir toutes les richesses.
Les tombeaux des sultans dans l’enclos de Sainte-Sophie
Comme nous l’avons vu plus haut, des tombeaux furent ajoutés dans la cour de Sainte-Sophie, œuvres du grand architecture ottoman Sinan !
C’est à lui que nous devons plusieurs mosquées et une restauration de Sainte-Sophie, dont la prouesse architecturale le fascinait).
On peut y accéder gratuitement par l’autre côté de la rue, aux mêmes horaires que le musée.
On y trouve le mausolée de Selim II, fils de Soliman le Magnifique, qui chargea Sinan de sa construction en 1577.
Virent ensuite ceux des sultans Murad III et Mehmed III dans les années 1600.
Puis l’ancien baptistère de Sainte-Sophie fut transformé en mausolée pour le sultan Mustafa Ier et le sultan Ibrahim. Un autre mausolée est dédié à plusieurs princes.
Il s’agit véritablement de petites mosquées par la richesse de leur décoration ! Un vrai régal pour les yeux ! Pour pénétrer dans chaque tombeau il faut au préalable enlever ses chaussures, comme dans une mosquée.
Les extérieurs des tombeaux
Les intérieurs des tombeaux
Avis de la souris sur Sainte-Sophie à Istanbul
L’ancienne basilique Sainte-Sophie demeure un incontournable à découvrir lors d’un séjour à Instanbul.
Église millénaire, grande mosquée, symbole de deux empires, les amateurs d’histoire ne peuvent en faire l’impasse !
On remonte ici le temps et on découvre avec émotion les vieilles mosaïques byzantines.
J’ai également trouvé très intéressant le mélange entre ancienne basilique et mosquée, avec les éléments ajoutés après la conquête ottomane, en faisant tout de même un lieu unique.
Hélas, Sainte-Sophie a encore besoin de restauration ! Mais on ne peut qu’être émerveillé devant sa splendeur.
Je suis tout de même contente d’avoir pu la visiter avant sa transformation en mosquée, avant de prendre le temps de bien admirer tous les détails, lire les explications…