La galerie Tretiakov à Moscou est sans doute LE musée à ne pas rater !
La galerie, séparée en deux entités distinctes (l’ancienne et la nouvelle), rassemble en effet une des plus grandes collections d’œuvres d’art russe, des icônes à l’art moderne.
Vous y découvrirez des chefs-d’œuvre d’artistes méconnus chez nous mais très célèbres en Russie. Que voir, prix des billets, horaires, petite visite virtuelle et guidée avec la souris ! 😉
Nous verrons donc :
- La galerie Tretiakov de Lavroushinski : les icônes et l’art ancien
- La Nouvelle galerie Tretiakov de Krymsky Val : le réalisme socialiste et l’art moderne
Table des matières
La galerie Tretiakov de Lavroushinski
Première des galeries Tretiakov, c’est là que vous trouverez l’art russe du Moyen-Âge au début du XXe siècle. C’est aussi la plus grande et la plus visitée !

La Galerie naquit grâce au souhait d’un seul homme : Pavel Tretiakov, qui donna son nom au musée.
Celui-ci décida de collectionner l’art russe sous toutes ses formes et tous ses courants, pas uniquement les œuvres à la mode ou à son goût, afin de pouvoir réunir le plus grand nombre de pièces de l’art de son pays.
Il légua sa collection en 1892 à la ville de Moscou, et un bâtiment de style « néo-russe » fut spécialement construit pour abriter cette vaste collection, qui entre-temps s’agrandit (et le bâtiment avec). Un nouvelle extension doit d’ailleurs voir le jour en 2020 !
Comment aller à la galerie Tretiakov à Moscou ?
La galerie Tretiakov est située 10, rue Lavroushinski (d’où le nom) dans le quartier de Zamoskvoretche, de l’autre côté de la Moskova (c’est ce que signifie littéralement le nom du quartier).
Vous pouvez y accéder par les lignes 6 et 8 du métro, station Tretyakovskaya, ou par la ligne 2, station Novokunetzkaya. Le musée n’est qu’à 5 mn à pied ! En sortant, face au Mcdo, tournez à gauche. Sinon, comptez environ 30 mn de marche depuis le Kremlin.
Cliquez ici pour le plan du métro de Moscou
Horaires de la galerie Tretiakov à Moscou
- La galerie Tretiakov est ouverte tous les jours sauf lundi, de 10 h à 18 h les mardis, mercredis et dimanches
- 10 h à 21 h les jeudis, vendredis et samedi.
Des expositions sont présentées dans le bâtiment des ingénieurs, juste à côté, à l’entrée séparée. Les horaires sont les mêmes sauf pour le dimanche où ce bâtiment reste ouvert jusqu’à 21 h.
Attention : les caisses ferment une heure avant.
Prix des billets à la galerie Tretiakov à Moscou
- Le tarif du billet d’entrée à la galerie Tretiakov est de 500 roubles (environ 6-7€) en 2019. Gratuit pour les moins de 18 ans.
- Le prix de l’audio-guide en français est de 500 roubles (!), il vous faudra soit laisser une pièce d’identité soit une caution de 2000 roubles.
- Pour les expositions du bâtiment des ingénieurs, il faudra ajouter 400 roubles (!). Un billet combiné à 700 roubles existe.
Combien de temps pour visiter la galerie Tretiakov à Moscou ?
La galerie Tretiakov n’est pas aussi grande que l’Ermitage par exemple, mais comporte un grand nombre de toiles réparties dans 62 salles. Comptez entre deux et trois heures pour faire le tour (nous y avons passé 2 h 45 en prenant le temps de faire des photos mais ce n’était pas de trop…)
Quand visiter la galerie Tretiakov à Moscou ?
Dans la mesure du possible je vous conseille de privilégier les nocturnes pour une visite de la galerie Tretiakov, ou bien de venir l’après-midi en semaine. Par la force des choses nous y étions un dimanche pluvieux, et je peux vous dire qu’on n’était pas tout seul !
Rendez-vous sur le site officiel
Plan de la galerie Tretiakov à Moscou
Téléchargez le plan du musée en haute résolution
Visite de la galerie Tretiakov : des icônes de Roublev aux Ambulants

Après avoir passé les contrôles de sécurité, on se retrouve dans le hall au sous-sol, où se situent les caisses, les vestiaires, et les toilettes (attention, les seules du musée). On peut ensuite commencer la visite de la galerie Tretiakov !
Je vous propose ici une petite présentation des œuvres de la galerie Tretiakov par ordre chronologique. Bien sûr, impossible de tout évoquer ou montrer tant le musée est riche, il s’agira donc de ma sélection personnelle !
La plupart des artistes présentés ne vous évoqueront sans doute pas grand-chose, à moins d’être spécialiste de l’histoire de l’art russe. Je dois avouer que ce n’était pas mon cas, et j’ai pris plaisir à découvrir tout ça !
On remarque quand même des similitudes avec les grands courants européens. Et oui, à partir du 18e siècle, les Russes délaissent (enfin) leurs icônes et s’adonnent à l’art du portrait, des paysages, des fresques historiques…
Mention spéciale aux « Ambulants« , qui dépeignent alors la vie quotidienne russe avec réalisme en rejetant l’académisme. La Russie connut aussi l’éveil du « romantisme national », de l’Art nouveau, et à la fin du 19e siècle/début du 20e, ses propres impressionnistes…
Les icônes
C’est au rez-de-chaussée de la galerie Tretiakov que vous les trouverez. Même si vous en avez un peu marre des icônes qu’on voit partout dans les églises, ne faites pas l’impasse sur cette section !
Les icônes présentées sont très anciennes et proviennent de différents endroits de la Rus’ de Kiev (premier royaume russe). Vous pourrez notamment admirer des œuvres du célèbre Andreï Roublev, le maître des icônes du XIVe siècle !
Les œuvres du XVIIIe et du début du XIXe siècle
Montons ensuite à l’étage (oui, le parcours est un peu bizarre si on suit la chronologie…). Nous faisons alors un bond du Moyen-Âge au XVIIIe siècle ! Et oui, pendant des siècles, à part des icônes, pas grand-chose de neuf au pays des tsars…
Nous découvrons surtout des portraits, dont celui de Catherine II, et de très beaux peints par Borovikovski, telle que celui de Maria Loupoukhina.
J’ai pu admirer quelques grandes fresques historiques qui en mettent plein la vue ! On ne peut que remarquer L’apparition du Christ au peuple d’Alexandre Ivanov.
Viennent ensuite les paysages, plutôt jolis. Tout cela reste néanmoins très académique (ce n’est pas ce que j’ai préféré).
La seconde moitié du XIXe siècle : les Ambulants
Voilà la fin de l’académisme et le début de ce mouvement que j’ai beaucoup apprécié. Impossible de tout citer, mais nous retrouvons plusieurs toiles de Ivan Kramskoï, notamment son Inconnue et Vassili Perov, deux chefs de file du mouvement.
Le Mariage arrangé/Union mal assortie de Poukirev est saisissant de réalisme quand on regarde les personnages !
Mention spéciale aussi à Ivan Aïvazovski, peintre de la mer, (un petit air de Turner, non ?) et le paysagiste Ivan Chichkine avec son très romantique Matin dans la Pinède (jolis ours ! j’aime bien voir des animaux en peinture).
La fin du XIXe siècle : Vasnetsov, Sourikov et Repine
Encore une partie que j’ai bien aimée ! Commençons avec Viktor Vasnetsov. Ce peintre fut le chef de file du mouvement « néo-russe ». Ces tableaux relatant les contes et légendes sont restés très célèbres. Spot selfie par excellence, ils ont encore du succès !
Les Preux/Les chevaliers, a été reprise sur de nombreux objets décoratifs, boites laquées, etc. Vous l’avez peut-être même vu dans les boutiques de souvenirs ! J’avais pu me familiariser avec ses œuvres au musée Fabergé de Saint-Pétersbourg.
Mention spéciale ensuite à Vassili Verechtchaguine (ça c’est du nom !) avec son Apothéose de la guerre.
Vient ensuite Vassili Sourikov et ses superbes scènes historiques ! Et non, il ne s’agit pas de mon cousin russe ! 😉 Ses toiles (peu nombreuses) figurent parmi mes préférées.
Ilia Répine, un des plus célèbres peintre de l’époque, est également à l’honneur dans la salle suivante. Ne manquez pas Ivan le Terrible tue son fils, que je n’ai hélas pas pu prendre en photo tellement il y avait du monde devant.
L’Art nouveau russe
Les trois dernières grandes salles à l’étage de la galerie Tretiakov sont consacrées à ce courant, très présent en Russie.
C’est surtout Mikhail Vroubel qui est à l’honneur, avec ses grandes fresques décoratives. Son Démon assis est devenu un tableau emblématique de la période !
Le début du XXe siècle
Il n’y a plus qu’à prendre les escaliers pour retourner au rez-de-chaussée et poursuivre la visite. Il y avait étonnement moins de monde ici. Dommage car c’est franchement pas mal !
On retrouve les peintures « impressionnistes » russes, la peinture réaliste de plein air, avec notamment Isaac Levitan et son Automne doré.
D’autres œuvres tranchant radicalement avec le siècle précédent par le traitement des couleurs et des sujets.
On peut remarquer le changement progressif de style, c’est le début de l’art « moderne » et des avant-garde !
La collection s’arrête autour de 1910, il faudra ensuite voir la Nouvelle Galerie Tretiakov pour découvrir la suite !
Des sculptures jalonnent le parcours !

La salle du trésor
Après la salle des arts graphiques, nous découvrons la salle du trésor, où sont présentés des émaux, orfèvrerie, et autres précieux objets provenant surtout d’églises. Pas mal !
L’église de Saint-Nicolas-à-Tolmachy
Cette petite église se situe dans l’enceinte du musée. Hélas elle n’est ouverte que de 12 h à 16 h (sauf lundi), et le passage s’effectue par l’extérieur.
Une fois nos affaires déposées au vestiaire, par une pluie battante, pas pratique ! On peut la voir de l’extérieur sans passer par le musée, mais pas y entrer.
Voilà, la visite de la galerie Tretiakov est terminée, j’espère vous avoir donné envie de voir tout ça de vos propres yeux ! Pour ma part j’ai vraiment apprécié de découvrir ce beau musée.
La Nouvelle galerie Tretiakov de Krymsky Val
Pas envie de vous arrêter là ? Cela tombe bien, l’art russe continue bien sûr après 1910, et c’est dans ce bâtiment moderne (et sans charme…) que l’on retrouve les œuvres du XXe siècle.
Un bon complément à la première galerie, parfait pour avoir une bonne rétrospective complète de l’art russe !
Comment aller à la Nouvelle galerie Tretiakov ?
La Nouvelle galerie Tretiakov est située dans le « parc des statues déchues », ou « Muzeon Park », sur les bords de la Moskova. La station de métro la plus proche est Oktyabrskaya sur les lignes 5 et 6.
Vous pouvez aussi venir à pied depuis la cathédrale du Christ-Sauveur, la balade est plutôt agréable !
Horaires et tarifs de la Nouvelle galerie Tretiakov
Même chose que pour la Galerie de Lavroushinski.
Bon plan : entrée gratuite le mercredi pour la Nouvelle galerie Tretiakov (seulement pour la collection permanente).
Combien de temps pour visiter la Nouvelle galerie Tretiakov ?
La Nouvelle galerie Tretiakov est plus petite que l’ancienne, mais comptez quand même 1 h 30 à 2 h pour visiter tranquillement. Elle comporte une quarantaine de salles, hors fermeture pour travaux, etc.
Quand visiter la Nouvelle galerie Tretiakov ?
Elle est moins visitée que l’autre, nous y étions un mercredi, jour de gratuité donc, et n’avons pas subi la foule. Privilégiez tout de même une visite en semaine.

Visite de la Nouvelle galerie Tretiakov : de Chagall au réalisme socialiste
Les collections permanentes de la Nouvelle galerie Tretiakov se déploient au 4e niveau par ordre chronologique. Lors de notre passage en septembre 2018 les dix premières salles étaient fermées, je n’ai donc pas pu voir les œuvres de Marc Chagall, que j’affectionne !
Pour être honnête, la visite de la Nouvelle galerie Tretiakov n’était pas forcément ma priorité (je voulais surtout voir la première).
Mais j’ai décidé de profiter de la gratuité du mercredi. Je ne l’ai pas regretté, j’ai finalement bien aimé, j’ai passé un très bon moment, et plusieurs œuvres m’ont tapé dans l’œil ! (pas trop fort quand même, ça fait mal 😉 )
Les avant-gardes de 1910 à 1920
Cette période fut faste pour la production artistique russe et on découvre de nombreux courants, tels que le cubisme, le néo-impressionnisme, le futurisme, les débuts de l’abstraction…
Impossible de ne pas citer Vassili Kandisky, Natalia Gontcharova, Malevitch, Filonov ou Exeter (oui, c’est bien un Russe).
J’ai aussi bien aimé Lentulov, et ses églises « déconstruites ». Période d’expérimentation donc, qui donc parfois des résultats détonants, selon les goûts de chacun !
L’art soviétique des années 1920-1930 : le réalisme socialiste
L’art se met ensuite au service de la Révolution, puis du pouvoir ! Idéalisme, glorification de l’homo sovieticus, ode à l’industrie et à la modernisation à marche forcée, sculptures étonnantes, tout y passe !
Finalement, j’ai bien aimé, je trouve cette période intéressante puis ça change un peu de ce qu’on voit ailleurs !
Les fans d’expositions les plus observateurs noteront que certaines œuvres rappellent quelque chose… et oui, elles sont venues au Grand Palais à Paris au printemps 2019 pour l’expo « Rouge » ! 😉
Les années 1930-1950
L’art continue à se mettre au service du pouvoir, mais on trouve également une section sur « l’art non-officiel » ou « libre », qui produit là encore des choses intéressantes.
Dur de tout décrire, cette section est vaste et offre des styles très différents. Je vous laisse admirer !
Les années 1950-1980
On poursuit donc la visite chronologiquement ! Là encore, les œuvres de la Nouvelle galerie Tretiakov sont diverses et variées.
La nouvelle avant-garde est représentée, avec de nombreuses toiles abstraites, mais pour être honnête ces dernières ne sont pas ce que j’ai préféré, je me suis plus attardée sur les tableaux figuratifs.
J’ai bien aimé les œuvres critiquant le système en place avec humour et ironie !
Avis de la souris
Selon moi, la galerie Tretiakov demeure le musée le plus incontournable à voir à Moscou, pour comprendre les Russes et leur histoire, mais aussi pour découvrir cette culture finalement pas si connue chez nous.
Les deux galeries se complètent et offrent des collections riches et variées. Les amateurs d’art y trouveront leur bonheur ! En tout cas j’ai été ravie de mes visites et de mes découvertes !
La galerie Tretiakov ou le musée Russe de Saint-Pétersbourg ?
A choisir, j’ai préféré les œuvres présentées à la galerie Tretiakov qu’au Musée Russe de Saint-Pétersbourg (même si c’était pas mal non plus !), je conseille plutôt la visite de la galerie Tretiakov si votre temps sur place le permet ! 😉