Le musée Jean-Jacques Henner à Paris se situe au 43 avenue de Villiers, dans la plaine Monceau, dans le XVIIe arrondissement de la capitale dont c’est d’ailleurs l’unique musée.
Ce musée national, l’un des plus méconnus et moins visités de Paris, évoque l’œuvre de ce peintre alsacien du XIXe siècle, Grand prix de Rome. Il est installé dans l’atelier du peintre… Guillaume Dubufe, une de ses connaissances chez lequel il se rendait.
Si l’œuvre de ce peintre ne vous évoque rien, c’est le moment de le découvrir ! D’autant plus que la découverte, loin de la foule, d’un atelier d’artiste caractéristique de l’époque est d’un grand intérêt.
Visite en photos du musée Jean-Jacques Henner, présentation des œuvres, horaires, prix, suivez la souris ! 😉
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Comment aller au musée Jean-Jacques Henner à Paris
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Pas bien compliqué ! Le musée Jean-Jacques Henner se situe au 43, avenue de Villiers. Descendez au métro Malesherbes (ligne 3) et seulement 80 mètres à pied vers l’ouest, vous y êtes !
Horaires du musée Jean-Jacques Henner
Le musée Jean-Jacques Henner est ouvert tous les jours sauf le mardi et quelques jours fériés de 11 h à 18 h, avec un nocturne le deuxième jeudi de chaque mois, jusqu’à 21 h.
Tarifs 2024 du musée Jean-Jacques Henner
Le prix du billet d’entrée au musée Jean-Jacques Henner en 2023 (sans changement depuis 2020) est de 6 €, 4 € en tarif réduit.
Gratuité pour toutes les catégories habituelles des musées nationaux : les jeunes jusqu’à 26 ans, les chômeurs et bénéficiaires de minima sociaux, ou encore les handicapés et un accompagnateur…
L’entrée est aussi gratuite le 1er dimanche du mois.
A noter qu’il existe un billet couplé avec le musée Gustave Moreau, un autre atelier d’artiste que je vous recommande chaudement, pour 9 € plein tarif, et 7 € au tarif réduit en 2022 (+ 2€ en cas d’exposition au musée Moreau).
Vous trouverez les infos actualisées sur le site officiel du musée Henner, très bien fait.
Histoire du musée Jean-Jacques Henner
Henner : un peintre officiel
Bon, commençons par le commencement : mais qui est Jean-Jacques Henner ? Bon, wikipédia est bien sûr votre ami (!), mais comme la souris aussi, voici un résumé !
Ce peintre alsacien (1828-1905) était célèbre en son temps pour ses portraits et ses nus féminins.
On peut admirer ses toiles au musée d’Orsay ou au Petit-Palais à Paris ou encore au musée des beaux-arts de Mulhouse.
Pas du tout impressionniste tout en ayant été proche de ces artistes, et pas tout à fait symboliste, il est resté inclassable car n’a intégré aucun courant artistique de son époque.
Contrairement à ces peintres « maudits » et mal-aimés par leurs contemporains avant de rencontrer plus tard un immense succès, Jean-Jacques Henner est un peintre officiel.
Il est très admiré durant le Second Empire puis la Troisième République. Henner est médaillé plusieurs fois aux Salons… tandis que les impressionnistes s’y font interdire ! Il devient même membre de l’Académie des beaux-arts.
Pour cette raison, il est aujourd’hui plus méconnu que ses contemporains impressionnistes. Hormis en Alsace, sa région d’origine, où il reste relativement célèbre.
Pourtant, ses toiles n’ont rien d’une caricature de l’art officiel « pompier » mais ont au contraire un grand intérêt…
Heureusement, ce musée est là pour vous faire découvrir son univers et votre souris préférée pour vous inciter à le visiter ! 😉
La maison-atelier du peintre… Guillaume Dubufe
Le musée est installé dans l’atelier du peintre Guillaume Dubufe (1853-1909), que Jean-Jacques Henner a fréquenté mais où il ne vécut jamais !
Ce dernier vivait en effet rue La Bruyère, dans la Nouvelle-Athènes, et possédait son atelier au 11 place Pigalle.
L’hôtel particulier que l’on visite est construit en 1876-1878 par l’architecte… Félix Escalier (ça ne s’invente pas !) 🙂
Il est aménagé par Dubufe dans le goût éclectique et orientaliste cher à l’époque. Il est finalement acquis en 1921 par la veuve du neveu de Henner, avec pour but d’en faire don à l’État afin d’y présenter la collection d’œuvres laissées par l’artiste.
Le musée Jean-Jacques Henner a ouvert en 1924. Il a fait l’objet de deux campagnes de rénovation entre 2008 et 2016, afin de le rendre accessible (installation d’un ascenseur neuf) tout en le restaurant dans son état initial avec sa polychromie d’origine.
Le jardin d’hiver, entièrement restauré, est ouvert au public depuis 2016.
Visite du musée Jean-Jacques Henner
Le musée Jean-Jacques Henner est installé dans un hôtel particulier et atelier, caractéristique de la fin du XIXe siècle.
C’est une époque où la plaine Monceau, quartier bourgeois à la mode, voyait s’installer artistes et écrivains.
Au-delà de l’œuvre d’Henner, qui peut vous inspirer ou moins, il est intéressant à découvrir en lui-même car il nous replonge dans l’ambiance d’un atelier d’artiste de l’époque, à l’image de ceux de Gustave-Moreau ou de Delacroix à Paris.
On visite les deux premiers étages et enfin l’atelier, situé au troisième, le long d’un parcours qui évoque la vie de l’artiste avec l’évolution de son style, des paysages, des portraits familiaux, puis des réalisations plus vaporeuses et mystérieuses voire tirant vers le symbolismes.
Le musée Jean-Jacques Henner, plutôt dense, abrite plus de 300 œuvres et pièces de mobilier.
Rez-de-chaussée du musée Jean-Jacques Henner
Après l’accueil, à gauche l’ancienne salle à manger présente l’histoire du quartier et des célébrités qui s’y sont installées.
Le salon aux colonnes et le beau jardin d’hiver à l’arrière, avec sa mosaïque de fleurs et grecques, présentent quelques œuvres et accueillent des concerts.
Premier étage du musée Jean-Jacques Henner
Le 1er étage du musée Jean-Jacques Henner comporte trois salles autour du patio central.
La salle Alsace, au fond à gauche, présente des toiles de jeunesse représentant le Sundgau, au sud de sa région natale.
On y voit essentiellement des paysages, des portraits de proches et des scène de la vie quotidienne des paysans.
La salle Italie évoque son séjour… en Italie ! 😉 Ayant remporté le Grand prix de Rome de peinture en 1858, il passe cinq ans à la Villa Médicis à Rome.
Il en profite pour séjourner également dans d’autres villes italiennes lors d’un traditionnel grand tour et s’inspire des peintres célèbres.
Enfin de l’autre côté du patio, sur l’avenue de Villiers, on visite le vaste salon rouge. Il est baigné de lumière par sa vaste fenêtre, et décoré d’une mezzanine de style oriental dotée de moucharabiehs. Il présente ses œuvres de maturité.
On y remarque « L’Alsace, elle attend » (1871) suite à la défaite de Sedan, et de nombreux portraits ou nus féminins à l’ambiance souvent étrange voire érotique.
Deuxième étage du musée Jean-Jacques Henner
Ouvert sur le vide du salon rouge, le deuxième étage du musée Jean-Jacques Henner ne possède qu’une petite salle de dessins.
Elle est dédiée aux arts graphiques. Sur les 1327 dessins que possède le musée, dont 987 de la main d’Henner, quelques unes sont présentées par roulement vu la fragilité de ces œuvres.
Troisième étage du musée Jean-Jacques Henner
Enfin au dernier étage accessible au public du musée Jean-Jacques Henner, se situe l’atelier gris. Il évoque la vie du peintre dans son atelier.
On y voit des toiles inachevées, des œuvres plus intimistes, des nus masculins (oui, beaucoup de nus chez Henner !), des esquisses, du mobilier personnel et son immense toile, les Naïades (1877).
Les niveaux supérieurs du musée Jean-Jacques Henner abritent un autre atelier et son appartement, inaccessibles au public.
Aux environs : le quartier de la plaine Monceau
En sortant du musée Jean-Jacques Henner, allez faire un tour dans la rue Fortuny, juste voisine. Ouverte en 1876, c’est une des plus belles de Paris.
Vous y admirerez un bel ensemble architectural historiciste largement en brique, caractéristique de la fin du XIXe siècle.
Sarah Bernhardt en particulier y vécut au n°35, dans un hôtel particulier aujourd’hui disparu. Remarquez en particulier le n°9, de style Renaissance avec sa loggia et ses colonnes.
Avis de la souris sur le musée Jean-Jacques Henner
Voici un petit musée intimiste qui nous change du Louvre ! Outre l’intérêt de la découverte d’un peintre et de son art, la visite du musée Jean-Jacques Henner permet de replonger dans l’ambiance d’un atelier d’artiste de la fin du XIXe siècle.
Les lecteurs de Maupassant ne pourront que songer au peintre Olivier Bertin du roman Fort comme la mort…
Merci pour ces précisions intéressantes.
Grâce à votre formation, n’hésitez pas à me proposer des modèles adaptés à ma petite taille et à mes formes de souris, j’ai énormément de mal à m’habiller convenablement ! 😉
Le numéro 9 de la rue Fortuny était un lep haute couture et esthétique en 1987 où j’ai eu la chance d’étudier pendant 3 ans. Au premier étage avec la loggia se trouve la magnifique salle réservée aux cours de couture.
Comment ne pas réaliser de jolis modèles dans ces conditions ???