Le val de Suse est une vallée alpine s’étendant à l’ouest du Piémont, à proximité de Turin en Italie et de Briançon, en France.
Cet axe de communication entre l’Italie et la France possède un patrimoine intéressant.
A commencer par la petite ville de Suse, avec ses monuments antiques, et surtout la Sacra di San Michele (sanctuaire de Saint-Michel).
Cette austère abbaye médiévale perchée à près de 1000 m d’altitude dans un site exceptionnel est d’un grand intérêt architectural.
Elle a été rendue célèbre pour avoir inspiré Umberto Eco pour « Le Nom de la Rose« …
Table of Contents
Pourquoi visiter le val de Suse, en Italie ?
Le val de Suse, à l’ouest de Turin, est l’une des vallées alpines les plus riches en patrimoine historique. Ancienne voie de passage entre la France et l’Italie, il conserve des vestiges romains (arc d’Auguste à Suse), des forteresses médiévales, des abbayes romanes (notamment la spectaculaire Sacra di San Michele) et des villages montagnards typiques.
Entouré de sommets, le paysage offre un mélange de forêts, pâturages et vallons propices à la randonnée ou au cyclotourisme. On peut y visiter des sites culturels majeurs tout en profitant d’un cadre alpin authentique. Moins touristique que d’autres vallées, le val de Suse allie nature, histoire et ambiance piémontaise, à seulement une heure de route de Turin ou de Briançon ! 😉
Ville médiévale de Suse (Susa)
Plan de Suse
Afficher une carte plus grande
Où loger à Suse
Où dormir à Suse ? Où loger pour un week end à Suse ?
Voici la petite sélection des meilleurs hébergements à Suse de la souris !
- Fell hotel : cet établissement 3 étoiles situé à deux pas du centre-ville offre des chambres à bon rapport qualité/prix. Parking fermé gratuit. Idéal pour visiter Suse à petit budget !
- B&B la Casa di Alice : ces belles chambres d’hôte (35 m² !) en centre-ville offrent une jolie vue sur un jardin et la montagne. Bon petit déjeuner inclus. Très bien pour visiter Suse en amoureux !
Que faire à Suse (Susa) ?
La petite ville de Suse ou Susa en italien (environ 6000 habitants) occupe un site magnifique au pied des Alpes, à 50 km à l’ouest de Turin. Elle est dominée par la cime du Rocciamelone (3538 m).
Ancienne cité fondée par les Gaulois puis intégrée à l’Empire romain, Susa conserve un patrimoine antique exceptionnel pour une ville de montagne. Située à l’entrée du val de Suse, elle contrôlait autrefois l’une des principales voies de passage entre l’Italie et la Gaule.
Elle est surnommée « Porte de l’Italie », car elle est se situe à l’intersection des routes du Mont-Cenis (vers Modane et Chambéry) et du Montgenèvre (vers Briançon, avec laquelle Suse est jumelée !)
La place de Savoie (piazza Savoia) constitue le cœur de la petite ville. Elle est aménagée au-dessus des vestiges antiques, dont le temple du forum de Suse.
Dans le centre, la porte de Savoie (porta Savoia) date de la fin du IIIe siècle lors de l’édification de remparts durant le Bas-Empire. Elle est devenue un symbole de Suse !
Juste à côté, la cathédrale de Suse – ou cathédrale San Giusto – remonte au XIe siècle, mais a été agrandie en style gothique au XIVe siècle. Le côté sud donne sur la place San Giusto et son beau campanile roman.
Le château de la comtesse Adelaïde abrite le musée municipal de Suse. La ville compte également un musée diocésain d’art sacré, situé entre la cathédrale et la rivière.
A l’extérieur du centre, l’arc d’Auguste est le plus ancien monument de la ville. Il remonte au Ier siècle après J.-C.
Il voisine d’autres vestiges antiques. Comme un aqueduc romain du IVe siècle et des rochers celtiques en forme de coupelles datant du VIe siècle avant J.-C., employés par les druides pour des sacrifices…
Au sud de la ville de Suse, assez excentré, un amphithéâtre romain a été érigé au IIe siècle. Il a été redécouvert durant les années 1960. Notez que le pont romain est toujours utilisé, à l’époque, c’était du solide !
Susa est aujourd’hui une ville tranquille, propice à la promenade culturelle, avec quelques musées, des églises, des places animées et un bon réseau de sentiers alentour. Suse constitue une belle étape pour les amateurs d’histoire, entre Turin et le mont Cenis ! 😉
Abbaye de Novalesa
Fondée en 726 par des moines bénédictins, l’abbaye de Novalesa est l’un des plus anciens monastères des Alpes occidentales. Elle se situe dans le petit val Cenischia (ou Val Cenise), juste au nord de Suse, au pied du mont Cenis, dans un vallon verdoyant.
Empruntez la petite route d’accès à gauche, juste avant d’entrer dans le village de Novalesa.
Le site comprend une église baroque, des bâtiments conventuels restaurés, un jardin et plusieurs chapelles rupestres ornées de fresques du XIe siècle. L’ensemble conserve une forte valeur historique et spirituelle. Toujours animé par une communauté religieuse, le lieu est ouvert à la visite et propose un petit musée. Il s’en dégage une atmosphère simple, sereine et hors du temps !
La Sacra di San Michele
A seulement 10 km à l’ouest de Turin, la Sacra di San Michele (ou abbaye Saint-Michel-de-la-Cluse en français) est un des plus beaux ensembles romans d’Italie.
Perchée sur son piton rocheux à 962 mètres d’altitude dominant le val de Suse, l’abbaye est située dans un site grandiose !
La Sacra di San Michele est l’un des symboles spirituels du Piémont. Fondée entre 983 et 987, cette abbaye bénédictine devint un important centre de pèlerinage sur la Via Francigena.
L’accès se fait à pied par un chemin forestier ou un escalier abrupt appelé l’escalier des morts. On pénètre ensuite dans l’église romane, partiellement gothique, par le portail du Zodiaque, orné de sculptures.
La crypte, les chapelles latérales, les fresques anciennes et les ruines monastiques complètent la visite. La vue depuis la terrasse panoramique est spectaculaire, embrassant le val de Suse jusqu’aux sommets alpins.
La Sacra di San Michele est aussi un haut lieu symbolique : c’est cette fameuse abbaye, dont le plan rappelle l’abbaye du Mont Saint-Michel en Normandie, qui inspira l’écrivain italien Umberto Eco pour son célèbre roman Le Nom de la Rose…
Mais comme c’est unique en son genre et qu’il y a plein de belles photos, on vous raconte tout ça dans cet article qui lui est consacré… 😉
Visite de la Sacra di San Michele : l’abbaye qui inspira Le Nom de la rose
Avigliana et ses lacs

À mi-chemin entre Susa et Turin, la petite ville d’Avigliana (12.000 habitants) m’a charmée par son centre ancien et son cadre naturel.
La vieille ville conserve des rues médiévales, des maisons en pierre, une collégiale romane et les ruines du château d’Avigliana, perché sur une colline. Il fut l’une des résidences préférées de la famille de Savoie jusqu’au XVe siècle et offre un joli centre ancien.
Vous y découvrirez de vieilles bâtisses autour de la place Conte Rosso, dominée par les ruines du château médiéval datant du Xe siècle. Au sud-est du centre d’Avigliana, l’église San Pietro, des X et XIe siècles, possède encore de remarquables fresques des XIVe et XVe siècles.
La ville est surtout connue pour ses deux lacs d’origine glaciaire, situés au pied du parc naturel des Laghi di Avigliana. Ils offrent un joli paysage, l’occasion d’une petite pause sur la route…
Le lac Grande est aménagé pour la baignade et les sports nautiques, tandis que le lac Piccolo, plus sauvage, est un lieu paisible pour observer les oiseaux ou randonner.
À proximité, la montée vers la Sacra di San Michele débute sur les hauteurs. Avigliana est un point de départ idéal pour combiner balades historiques et escapades en pleine nature, dans un cadre alpin facile d’accès. C’est aussi une destination agréable pour une journée depuis Turin !
Abbaye de Sant’Antonio di Ranverso
Située à proximité immédiate du val de Suse juste à l’est d’Avigliana, à Buttigliera Alta, l’abbaye de Sant’Antonio di Ranverso fut fondée vers 1188 par les Antonins, ordre hospitalier.
L’église actuelle, de style gothique tardif, conserve un exceptionnel cycle de fresques peintes par Giacomo Jaquerio au début du XVe siècle. Le clocher roman, les chapiteaux sculptés et la façade en briques en font un ensemble remarquable.
Ancien lieu de soin pour les pèlerins atteints du « mal des ardents », elle se situait sur la Via Francigena. Moins connue que d’autres abbayes italiennes, elle mérite pourtant une visite attentive !
Rivoli : une vieille ville piémontaise pittoresque
Afficher une carte plus grande
La ville de Rivoli (50.000 habitants) se situe à la sortie ouest de Turin, à 18 km, tout au bout du (très !) long et rectiligne corso Francia.
Située sur une moraine glaciaire, la ville est surtout connue pour son château médiéval remanié aux XVIIe et XVIIIe siècles, avec des ajouts baroques, et une façade inachevée imaginée par Filippo Juvarra.
Et oui, précisons que le château devait être reconstruit selon des plans grandioses ! Mais seule la partie basse du pavillon central ainsi que l’aile gauche furent réalisées ! Les caisses vides, tout ça…
Le château de Rivoli accueille depuis 1984, le premier et plus important musée d’art contemporain. Il présente des collections de 1960 à nos jours, avec de nombreuses œuvres d’artistes italiens et internationaux.
En contrebas, le centre de Rivoli conserve quelques rues anciennes, des églises baroques et une ambiance de petite ville résidentielle. Elle vaut elle-même la balade !
Elle présente des rues pittoresques bordées de quelques palais. Comme sur la via Piol, la casa del Conte Verde du XIVe siècle, remarquable par sa façade ornée de carreaux de terre cuite.
Et la rue de Rivoli me direz-vous, fameux axe parisien… Et bien il n’y a aucun rapport !
Il s’agit là de la bataille de Rivoli remportée par le général Bonaparte en janvier 1797 à Rivoli Veronese, au nord de Vérone ! 😉
Fort d’Exilles
Poursuivons notre visite du val de Suse par la route d’Oulx et de Briançon, à une dizaine de kilomètres en amont de Suse ! 🙂
Le fort d’Exilles, dominant la vallée de la Dora, est l’un des plus importants ouvrages militaires alpins du Piémont. D’origine médiévale, il fut reconstruit aux XVIIe et XVIIIe siècles pour surveiller l’ancienne frontière franco-savoyarde. Il formait avec le fort de Briançon un verrou stratégique.
Massif, austère et parfaitement restauré, le site abrite un parcours muséographique sur l’histoire militaire de la région, ainsi que des expositions temporaires. Les terrasses offrent de belles vues sur la vallée. Sa silhouette impressionnante évoque l’histoire complexe des Alpes occidentales.
Oulx
Continuons à remonter le val de Suse en direction de Briançon !
Située à 1100 mètres d’altitude, Oulx est l’un des principaux bourgs du haut val de Suse. La ville possède un petit centre ancien avec une église romane, quelques ruelles traditionnelles et un marché fréquenté.
Bon, elle est surtout connue comme carrefour touristique, avec accès facile aux stations de ski de la Via Lattea (dont Sauze d’Oulx). En été, c’est un point de départ idéal pour les randonnées en montagne, notamment vers le parc naturel du Gran Bosco di Salbertrand.
Bien desservie par l’autoroute et le train (dont le TGV depuis Paris, en direction de Milan), Oulx constitue une base pratique pour se promener dans le val de Suse et franchir la frontière depuis la France !
Bardonecchia
La SS335 remonte la vallée, parallèle à l’autoroute A32, en direction du tunnel du Fréjus, vers Modane et la vallée de la Maurienne en France. À l’extrémité occidentale du val de Suse, Bardonecchia est une station de montagne à la fois sportive et tranquille.
Son centre regroupe hôtels, commerces, cafés et quelques édifices anciens. Bardonecchia fut la première station olympique italienne en 2006 (snowboard). L’hiver, elle propose un domaine skiable varié. L’été, on y pratique la randonnée, le VTT et l’escalade, notamment dans le vallon du Rochemolles. Entourée de hauts sommets, elle offre un accès rapide au tunnel du Fréjus, à la frontière française. C’est une destination de séjour alpin accessible, entre activités sportives et détente montagnarde !
Col de Montgenèvre
A Oulx, une autre option s’ouvre à vous ! La SS24 remonte vers Briançon et le col de Montgenèvre. A Claviere, vous quittez l’Italie pour entrer en France !
À 1860 mètres d’altitude, le col de Montgenèvre est un des plus anciens passages transalpins ! Utilisé depuis l’Antiquité, il relie Briançon à Claviere et Bardonecchia via le val de Suse. Le site reste un point stratégique entre France et Italie.
C’est aujourd’hui une petite station de montagne, agréable en été pour les promenades et parcours cyclistes, et active l’hiver grâce à son domaine skiable. On y trouve des vestiges militaires, des panoramas sur les sommets, et un accès rapide aux vallées voisines. Le col constitue une étape historique et naturelle sur la route alpine.
C’est juste au sud de la station, au Gondran, que la Durance prend sa source ! 😉
Briançon
Commençons à descendre alors la vallée de la Durance !
Plus haute ville de France, Briançon est perchée à 1300 mètres, au confluent de plusieurs vallées alpines. Elle se distingue par sa ville haute fortifiée par Vauban, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.
On y découvre des remparts, une collégiale, des maisons colorées et d’étroites ruelles pavées. La ville conserve un charme montagnard tout en offrant les services d’un centre régional. Été comme hiver, elle attire randonneurs, cyclistes, skieurs et amateurs d’histoire militaire. Elle sert aussi de base pour explorer la vallée de la Clarée ou le parc national des Écrins.
Au-delà, on peut se balader dans le superbe parc naturel régional du Queyras, ou descendre vers Embrun et le lac de Serre-Ponçon, mais c’est une autre histoire ! 😉
Lac du Mont-Cenis
A Suse, la route SS 25 monte en direction de Modane et Lanslebourg-Mont-Cenis en France, après avoir franchi le col du Mont-Cenis (2083 mètres). Nous parvenons donc ici à la frontière, en amont du val de Suse ! 😉
Situé à 1974 mètres d’altitude, sur le versant italien mais en France depuis 1947, le lac du Mont-Cenis marque la frontière entre la Savoie et le Piémont.
Il s’agit d’un lac de barrage aux eaux turquoise, entouré de pâturages et de sommets alpins. Le col, jadis axe stratégique entre la France et l’Italie, fut emprunté par Hannibal, Charlemagne et Napoléon. On y trouve un petit musée, des vestiges militaires et des sentiers de randonnée.
En été, le site attire cyclistes, pêcheurs, promeneurs et amateurs de grands espaces. L’ensemble offre un décor spectaculaire, dans une ambiance montagnarde paisible, loin des foules ! 🙂
Que manger dans le val de Suse ?
La cuisine du val de Suse reflète les influences alpines et piémontaises. On y retrouve des plats simples et généreux : gnocchi à la tome, polenta, viandes mijotées ou charcuteries fumées !
Les fromages locaux (miam !), comme le toma di Susa, tiennent une place centrale. Le pain de seigle, les soupes épaisses et les tourtes salées, comme la frittata di patate, complètent les repas.
En dessert, on peut goûter la torta di nocciole ou des fruits cuits au vin. Le tout s’accompagne volontiers d’un vin rouge du val de Susa, souvent produit sur des coteaux en terrasse. La cuisine y reste rustique, locale, et bien ancrée dans son terroir montagnard. 😉
Poursuivez votre visite du Piémont avec la souris ! 🙂
Que faire et visiter à Turin en 1, 2 ou 3 jours ?